dimanche 24 janvier 2010

Escapade à Yogyakarta

Des couleurs partout, des Becaks par centaines, des marchés interminables de Batik, la fête foraine, des oiseaux fluos, un soleil de plomb, des copains, de l'Art, et même des TROTTOIRS. Yogyakarta est une ville surprenante à tous points de vues!

Pas étonnant qu'elle soit l'une des destinations touristiques privilégiées de l'île de Java; c'est l'une des rares villes Indonésiennes où l'on peut se balader sans craindre pour sa vie. En effet, dans une ville comme Bandung par exemple, le gros désavantage est qu'il y est quasiment impossible de s'y promener sans manquer de se faire renverser par tout type de véhicule motorisé (quoiqu'il n'est pas impossible de se faire tailler un short par un type à cheval ...), ni sans perdre une année d'espérance de vie par sortie tant l'air peut parfois être irrespirable.

Quelle joie ai-je donc ressentie en arrivant à Yogyakarta quand j'ai constaté que cette ville bénie était dotée de trottoirs, oui oui, ces petites infrastructures ou le piéton peut mettre un pied devant l'autre plusieurs fois de suite pour effectuer un mouvement que l'on appelle, si je me rappelle bien, marcher.

On peut donc se balader à Yogyakarta; et profiter des nombreux attraits touristiques que cette ville côtière de Java Centre a à offrir. Les temples bouddhistes de Prembanan, le temple de Borobudur, le Palais du Kraton, les galeries d'Artistes, la peinture Batik, les bassins du Taman Sari, sans parler de tout ce qu'il y à à voir dans la région alentours.

Bref, une petite escapade qui vaut bien les 8 heures de train (aller) à crever de chaud sous un ventilo maigrichon :)

Place aux photos!



Le marché aux oiseaux de Yogya...

Où l'on trouve des oiseaux, donc...

...mais pas seulement...:) On y vend par exemple des "Geko", ces gros lézards inoffensifs que l'on voit régulièrement ici, mais qu'on perçoit surtout grâce à leur "Pouêt" très reconnaissable...

Et donc on vend aussi des bêbêtes pour les nourrir ces bestiaux!

Le clou du marché : les canaris fluos :)

A Yogya, on se déplace essentiellement en "Becak". C'est un peu le Vélib' de Yogya quoi! Comme vous pouvez le constater sur cette photo, les chauffeurs sont au taquet.

C'est parti pour une petite balade dans les rues de Yogya...

La rue Malioboro, la rue la plus animée de Yogya, au centre-ville.

A Yogya, ville artistique oblige, on fait des rencontres surprenantes aux détours de chaque rues.

On y trouve aussi un certain sens du jardinage hors du commun.

A Yogya, ville touristique oblige, on trouve aussi tout et n'importe quoi, surtout du tout et du n'importe quoi en Batik, d'ailleurs...:)


Ce qui est agréable à Yogya ce sont les petites ruelles tranquilles que l'on trouve surtout dans le sud de la ville.

Ah oui y'a pas à dire quand y'a pas de 4x4 pour vous envoyer une gros crachat de fumée de pot d'échappement dans la tronche toutes les 5 minutes, on voit la vie différemment ...:)

Pause toutou (touriste) aux bassins du "Taman Sari", les bassins du Sultan qui, du haut de la tour, choisissait une femme parmi les femmes du harem qui jouerait au Scrabble avec lui le soir venu ... :)

Autre pause toutou au "Art Centre", une école de peinture artisanale sur Batik, où j'ai pu effectuer une bien piètre tentative de peinture sur Batik...

Et enfin, détour toutou ultime, les temples bouddhistes de Prembanan, situés à 30 minutes de Yogya :




Rubik'cube version bouddhistes




vendredi 8 janvier 2010

Formation de formateurs sur la pédagogie interculturelle

Je crois qu'il me faut parler un peu boulot car sinon on va être tenté de croire que je passe ma vie en vacances ;)

A Bandung, nous avons la chance d'avoir un CCF (Centre Culturel Français) très dynamique dans lequel travaille une équipe super sympa, sous la direction d'un directeur tout aussi dynamique et sympa. Non je ne perçois pas de pourcentage sur les frais d'inscription ni de réduction sur les Bintang du café du CCF pour dire de telles gentillesses, ce n'est que la stricte vérité! J'aurais du mal à faire croire le contraire de toute manière, car il est de renommée locale que le CCF, c'est en quelques sorte ma résidence secondaire; je m'y sens bien, j'y apprécie la compagnie des gens qui travaillent là bas, j'y passe donc tout naturellement les 3/4 de mon temps libre, au point que je ne serais pas étonnée qu'on m'installe un jour un panier dans un coin de la médiathèque...:)

Bref, pour en revenir aux actions du CCF pour la promotion du français, elles sont multiples; agenda culturel diversifié et intéressant, médiathèque fournie, espace multimédia libre d'accès, et des formules de cours attrayantes.

Ma maison. Ah non pardon ça c'est le CCF.

L'un des atouts du CCF est sont équipe pédagogique jeune et dynamique, composée d'anciens étudiants de français (et pour certains encore en cours d'études), tous Indonésiens, ayant une bonne maîtrise de la langue française et étant pour la plupart familiers avec les techniques pédagogiques "modernes" (j'entends par là, s'inscrivant dans une démarche de pédagogie active, et sensibilisés à l'approche communicative).

Cependant, les contenus des cours dispensés aux futurs professeurs de français Indonésiens pêchent par l'absence de notions pédagogiques. En tout cas, c'est l'impression que j'ai quand je compare avec ma propre formation. Évidemment il est difficile de réellement comparer, les références et standards pédagogiques Européens étant à mille lieues des standards Indonésiens. De ce que je peux voir à l'UPI, les cours dispensés à mes étudiants se composent essentiellement de linguistique, de sociologie du langage, de civilisation, de français de spécialité ou d'acquisition langagière. Bref, mes étudiants - futurs profs - maitrisent la terminologie scientifique (oui, tous ces mots en -iques) mais quand il s'agit de techniques de classe, bien peu de choses sont vraiment abordées à ce sujet lors du cursus universitaire, et je sens mes profs un peu désemparés à ce propos.

A l'UPI, avec mes étudiants de S2 (les profs en formation continue de niveau post-maitrise) je peux d'ailleurs observer que les interrogations qui reviennent la plupart du temps sont de l'ordre pédagogique. C'est pourquoi lors du 1er semestre j'ai abordé de nombreuses fois ces questions: la didactique, l'acquisition du langage, les courants didactiques, des ateliers de création de fiches pédagogiques, la chanson en classe de langue, etc, etc. C'est donc dans cette démarche que j'ai proposé au CCF d'animer de temps en temps des formations de formateurs pour les enseignants du CCF; afin d'aborder des thèmes en lien direct avec leur pratique quotidienne.

C'est ce qu'on appelle dans le jargon la "Fofo", la formation de formateurs. En FLE, les formations de formateurs abordent de nombreux sujets, la plupart tournant autour des thèmes des TICEs, de l'interculturel, de l'enseignement de l'oral, de l'écrit, de la chanson en classe de langue, du FOS, etc, etc... C'est un volet du FLE que j'apprécie particulièrement, tant par la nature des contenus abordés (on est plus dans la pédagogie que dans la langue) que par le public auquel on fait face (des formateurs adultes, qui ont des attentes et des objectifs précis). J'ai donc animé ma première formation au CCF autour du thème de la pédagogie interculturelle, en décembre dernier.

J'avais pu observer lors du séminaire à Semarang que le thème de l'interculturel intéressait beaucoup les enseignants de français Indonésiens, mais les laissait avec de nombreuses interrogations, notamment sur la traduction pratique de cette notion "d'interculturel" en classe de langue. C'est pourquoi j'ai insisté sur la pratique cette fois, en proposant deux sessions, de respectivement 2 et 3 heures, dont la première, tout en définissant le cadre théorique, serait ponctuée d'exemples pratiques concrets, et la deuxième serait en grande partie un atelier pratique. Je suis partie du principe que pour retenir l'attention de mon groupe, il me fallait absolument illustrer mes propos théoriques d'exemples pratiques et concrets qu'ils pourraient ensuite réutiliser dans leurs propres cours. D'autant plus que quand on parle d'interculturel, on flirte parfois avec la philosophie humaniste et que les discours peuvent vite de perdre dans les limbes abstraites et opaques des discours inspirés...

Afin de parler de la notion d'interculturel sans me perdre dans les méandres théoriques, j'ai utilisé deux ouvrages comme base de travail, "l'éducation interculturelle" de Martine Abdallah Pretceille [1] et le livret édité par le Conseil de l'Europe sur l'interculturel dans l'enseignement des langues [2]. En termes de littérature sur le sujet de l'interculturel, le choix est large, mais ces deux ouvrages me sont les plus familiers et ils m'ont parus correspondre à mon public de formation. Quant aux aspects pratiques, j'ai préparé ma formation en me basant essentiellement sur le dossier Interculturel de Franc-Parler, qui est d'après mes nombreuses recherches le seul document en ligne traitant de l'interculturel sous forme de fiches pratiques aussi précisemment.

Lors de ma formation en FLE (et aussi - et surtout - grâce aux conseils de camarades superwomen de la formation...Oui oui Cécile c'est notamment de toi dont je parle ;)), j'ai appris que deux éléments sont à prendre en compte au préalable à toute formation: l'analyse des besoins du public concerné et les objectifs de l'institution. C'est pourquoi j'ai avant toute chose distribué un questionnaire aux participants à la formation afin de faire le point sur leurs connaissances sur l'interculturel, leurs difficultés face à cette notion et sur leurs attentes. A la question "qu'évoque pour vous la notion d'"interculturel"", j'ai été surprise de constater qu'ils avaient déjà une bonne maîtrise de certains principes essentiels. Tous avaient conscience que l'apprentissage d'une langue ne peut se départir d'une connaissance de la culture qui lui est liée, et certains ont également évoqué la nécessité de connaitre sa propre culture avant d'aborder celle de l'Autre. Autant dire les fondamentaux! Par contre, j'ai remarqué aussi que beaucoup de profs liaient la pédagogie interculturelle avec un certain enseignement du respect, ce qui d'après moi n'est pas le cas. Loin d'être un cours de morale et de savoir-vivre, aborder l'interculturel en classe de langue a pour but d'amener les étudiants à comprendre l'Autre, et c'est un chemin qu'il suit seul, l'enseignant n'étant alors "que" celui qui oriente, qui guide dans ce processus. Une autre question de ce questionnaire concernait les attentes des futurs stagiaires, et sans surprise j'y ai beaucoup retrouvé un désir de notions pratiques, concrètes, et réutilisables.

Pour répondre au mieux à ce souhait, j'ai conçu un dossier d'une 20aine de pages à l'attention des stagiaires. Un support papier, comprenant des fiches pédagogiques (la plupart tirées de Franc-Parler, FDLM, et de mes documents personnels), des articles de références (quelques pages résumant la théorie sur l'interculturel que j'ai rédigé, des articles de FDLM et de Franc-Parler, extraits du CECR), une bibliographie et une webographie. Bref des documents dans lesquels se replonger si on le souhaite, et dans lesquels piocher pour des activités de classe.

Comme je l'érivais plus haut...Bien plus haut en fait...(!! j'ai sérieusement digressé là tout de même...), j'ai traité de l'interculturel lors de la première séance en me basant sur les principes mis en avant dans le dossier de Franc-Parler, et les ponctuant chancun d'activités pratiques afin d'illustrer mes propos. Ainsi, au principe "sensibiliser les apprenants à la notion de culture", j'ai proposé comme activité le jeu de rôle suivant : "vous recevez un correspondant francophone chez vous et lui expliquez quelques coutumes Indonésiennes", jeu de rôle riche en informations et échanges, lors desquels j'ai pu apprendre que se moucher en public était très impoli et très honteux en Indonésie, alors qu'honorer un repas d'un rot tonitruant était tout à fait acceptable. Il est également très mal vu d'utiliser la main gauche pour donner/recevoir quelque chose, car celle-ci est considérée comme impure. Les rituels des repas sont aussi très riches en phénomènes culturels : les repas en Indonésie se passent en silence et sont rapides. Ils se composent essentiellement d'un plat complet. Nous avons bien ris lorsque l'une des stagiaires nous a raconté un repas qu'elle avait pris avec des français, lors duquel elle a du "subir" le package Apéro-Entrée-Plat principal-fromage-dessert-café tout en se retenant de roter et tout en étant assise face à son camarade français enrhumé se mouchant sans cesse...:)

Au principe "la culture de l'Autre", j'ai proposé une activité de recherche et d'analyse de certaines activités culturelles des manuels "ECHO" que les profs utilisent au CCF, afin que ceux-ci identifient ce que le manuel peut leur apporter en termes d'interculturel. Garder le lien avec le manuel m'a semblé important car il me semble peu probable, au final, que les profs proposent régulièrement et de leur propre initiative des activités interculturelles hors manuel dans leurs classes. D'autant plus que la plupart des manuels récents proposent de nombreuses activités du genre, sans toutefois aborder réellement la manière de traiter ces activités, et c'est là dessus que je voulais intervenir avec cette activité.

Le travail sur les stéréotypes s'est déroulé autour d'une caricature d'un français trouvé sur Internet; il a été amusant de constater qu'à ma question "et si vous deviez dessiner un Indonésien, que dessineriez vous?", aucune réponse n'était possible car il aurait alors fallut dessiner plusieurs dizaines de personnages! En effet, l'Indonésie est un archipel si culturellement diversifié que chaque région implique une nouvelle coutume, de nouvelles traditions, une nouvelle langue, de nouvelles habitudes et de nouvelles caractéristiques... La question devrait alors être, "et si vous deviez dessiner un Javanais? Un Balinais? Un Soundanais? etc, etc!

Caricature assez représentative du cliché français! Bien qu'en Indonésie, c'est plutôt un bel éphèbe Parisien portant un bouquet de rose et un flacon de Chanel n°5 qui devrait illustrer le cliché français, tant les Indonésiens associent la France avec le romantisme, Paris et le parfum..!


Enfin, pour le travail sur les similitudes qu'il existe d'une culture à l'autre, j'ai repris le tableau de l'exercice 5 du document PDF de Manuela Ferreira Pinto (CIEP).

Pour conclure sur du concret et pour préparer à la séance suivante, j'ai ensuite listé les supports et les activités possibles à utiliser en classe dans une perspective interculturelle; presse, images, vidéos, publicités, guides de voyage, caricatures, documents authentiques, rencontres réelles ou à distance, les jeux de rôles, les gestes culturels, internet, etc... Autant de pistes que j'ai lancées en vue de la séance suivante lors de laquelle j'ai proposé un atelier de création de séquence pédagogique interculturelle.

Les séquences présentées par les stagiaires lors de cette deuxième séance ont flirtées avec les notions vues précédemment, sans toutefois toujours être efficaces. J'ai pu constater que si les notions principales avaient été comprises, il faudrait encore du temps et de l'expérience pour que les professeurs que j'ai eu en formation en maitrisent les applications. Cependant de bonnes idées ont été proposées, comme une activité autour des cartes d'identités indonésiennes et françaises (au travers desquelles ont peut aborder plein de sujets, tant culturels que linguistiques), ou un jeu de rôle mettant en scène des personnages autour du rituel des cadeaux (cadeaux perçus de manière divergente d'un pays à l'autre). Ainsi, je ressors de cette formation assez contente dans l'ensemble, mais tout de même avec l'idée que décidemment, il me faudrait bien plus que deux séances pour amener mes stagiaires à s'exprimer davantage sur le sujet et à mieux le maitriser. D'autant plus qu'à plusieurs reprises, je me suis surprise à m'étendre trop sur la théorie, et à perdre un peu le fil de la pratique en partant dans des digressions certes passionnantes (une question en appelle toujours une autre et le sujet de la culture de l'un et de l'autre pousse à des discussions sans fin!) mais à contrôler dans le cadre d'une formation. Je regrette également qu'il soit si difficile d'évaluer la qualité de la formation; ainsi, je reste un peu dans le doute quant à ma prestation en tant que formatrice. Comment savoir si j'ai été claire? Comment savoir si mes stagiaires trouverons une utilité à ce que je leur ai appris? Bien sur, j'ai collecté les impressions dans un questionnaire de fin de formation, et celles-ci étaient pour la plupart positives, mais cela reste des mots.

Je me demande si ces interrogations sont les mêmes pour les formateurs FLE en général. Existe-t-il des formations dont on peut évaluer la qualité avec précision? Le formateur est-il condamné à rester sur le pas de la porte de la salle de classe de ses stagiaires, seul avec ses doutes? (et aussi, est-il éthiquement acceptable que le formateur, assailli par le doute, fasse usage de technologies de pointe en installant des caméras vidéos dans les salles de classes et vérifier ainsi le bien fondé de son travail...).

Bref, dans l'ensemble, cette première formation au CCF est une belle expérience, qui en appelle d'autres! Il faut dire que la demande ne manque pas; entre le CCF et les nombreux autres thèmes qui me restent à aborder avec les profs, et l'Alliance Française qui me propose des formations pour les profs de lycée, je vais avoir tout le loisir de chercher réponse à mes questions ;)



[1]
Abdallah-Pretceille Martine, L'éducation interculturelle, coll. "Que sais-je ?", Paris, PUF, 2004

[2] Byram M., B. Gribkova, H. Starkey, Développer la dimension interculturelle dans l’enseignement des langues, une introduction pratique à l’usage des enseignants, Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2002

samedi 2 janvier 2010

Tiens, si on allait au Paradis pour Noël?

Les catalogues de voyagistes ne mentent pas : l'île de Bali est en effet une île paradisiaque, et on peut dire qu'elle n'a pas volé son ambitieux surnom de "l'île des Dieux" tant cette appellation se rapproche de la vérité.

J'avais pressenti qu'un petit séjour à Bali me réconcilierait avec mon karma perturbé de ces dernières semaines, et on peut dire que ça a marché. Du soleil (j'ai littéralement grillé comme un Kebab), des paysages à couper le souffle, une atmosphère emplie de spiritualité (Bali est une île où la population est en grande majorité Hindouiste), une population extraordinaire (on est déjà gâtés sur Java pour ça, mais il faut croire qu'à Bali les gens ont le sourire greffé sur le visage), et de belles rencontres ont fait de ce séjour une escapade "à la routarde" mémorable, comme je les aime.

On m'avait dit que Bali était une île que l'on pouvait parcourir rapidement, d'après moi, il n'en est rien! Je n'ai pas fait la moitié de ce que j'avais prévu. L'île est certes petite, mais quand chaque pas offre un nouveau paysage invitant au repos et à la méditation, c'est pas de 10 jours dont on a besoin, mais de 10 ans!

Bref, voici en gros mon parcours, ponctué d'images. Difficile à croire que c'est dans cet environnement que j'ai passé Noël et Nouvel An!

J'ai rencontré au fil de mes pérégrinations tout type de voyageurs, cependant, deux catégories représentent l'essentiel des visiteurs étrangers sur l'île : les néo-hippies gentillement allumés et les surfeurs Australiens. En ce qui concerne les surfeurs Australiens, ils se concentrent pratiquement tous à Kuta, haut lieu du tourisme, du surf et de la décadence. Pour ma part, je n'ai trouvé absolument aucun intérêt à cet endroit; tout ce que j'y ai vu n'est qu'un enchevêtrement de rues dans lesquelles ont trouve soit des boutiques de souvenirs grossiers, soit des bars dont les produits d'appels sont la Bintang (la bière Indonésienne) et les milkshakes aux champis. La plage n'est pas exceptionnellement belle. Enfin, si, elle le pourrait si elle était respectée, mais ce n'est pas cas, tourisme de masse oblige, on a aussi la connerie de masse qui va avec.

Restau' de Nachos, Bar à mushrooms... On peut pas vraiment parler de choc des cultures à Kuta :)

Bien qu'étant à mille lieues de ce qu'est vraiment Bali et la culture Balinaise, mes premiers pas à Kuta me font observer quelques spécificités de l'île, comme le rituel des offrandes, qui consiste à déposer par terre (devant sa maison ou son commerce) et sur les autels Hindous disséminés à tous les coins de rue une petite coupelle en feuille de bananier dans laquelle on trouve des fleurs, du riz, de l'argent, des fruits et de l'encens en cadeau aux Dieux.

Une jeune Balinaise préparant les offrandes

Un Autel Hindou. La plupart sont "habillés" d'un Sarong noir et blanc qui représentent le Bien et le Mal dans la culture hindou.

Pour conclure avec Kuta (bien que je vais en reparler brièvement), je dirais qu'elle ne représente pas un intérêt réel si l'on cherche à découvrir Bali. C'est une ville comme il y en a beaucoup d'autres dans le monde: une ville qui a sacrifié une bonne partie de son authenticité pour répondre aux besoins d'une population de touristes de masse, agressifs et sans cervelles (oui, je parle des surfeurs Australiens). Pour trouver Bali, il faut chercher ailleurs, heureusement, on a pas à aller bien loin!

Deuxième étape du séjour, Sanur, à une petite 20aine de km de Kuta, petite station balnéaire familiale et tranquille qui bénéficie d'une plage magnifique. Alors là, rien à voir avec Kuta; ici, ce sont des familles et des retraités que l'on croise la plupart du temps, et la vie s'arrête à 22h :) Ca fait un bien fou cependant, et je retiens de Sanur ma première vision de ces plages de sable blanc et de cette mer turquoise qu'on voit sur les catalogues...

La plage de Sanur sur laquelle on trouve de nombreux bateaux "sauterelle" de pêcheurs

A Sanur, on s'est rapproché du Paradis, mais on ne l'a vraiment atteint que sur la petite île de Nusa Lembongan, où nous sommes allées avec Julie le lendemain. Nusa Lembongan est une minuscule île de quelques milliers d'habitants, dont la plupart vivent de la culture des algues, de la pêche ou du tourisme. De Sanur, il faut compter à peu près 1h30 de traversée pour accéder à Nusa si on prend un bateau local comme on l'a fait. Traversée houleuse et pas très rassurante, surtout sur la fin ou il a fallut que l'on traverse de grosses vagues bien plus grandes que notre bateau grincant, et qui commencait à provoquer la nervosité (phénomène exceptionnel chez les Indonésiens, donc inquiétant) et certains vomissements chez quelques passagers...Epique!

Mais bon, si les petits coins de Paradis étaient facilement accessibles, ils ne seraient plus aussi intéressants! Et je dois dire que les premiers pas sur l'île ont fait instantanément oublier la traversée...




En plus des paysages magnifiques de Nusa, les 3 jours passés sur l'île ont été forts en rencontres et en évènements inoubliables. Julie et moi logions dans une guesthouse exceptionnelle, faite de bric et de broc (fauteuils en palourde géante, mobilier en morçeaux de bateaux de pêches, loupiottes en coquillage, etc...) et dans laquelle régnait une ambiance très détendue... Transat les pieds dans l'eau, cocktails de noix de coco, tout ça sur un fond de Bob Marley... On ne pouvait espérer mieux. D'autant plus que nous avons fait la rencontre de nombreux routard très sympathiques dans cette guesthouse, notamment Petra, une routarde Allemande, Dave, un Australien (surfeur mais pas écervelé) et un couple venant des Pays-Bas.

Julie dans la guesthouse...

le fauteuil en morceau de bateau de pêche

C'est dans ce décor que j'ai passé Noël, autant dire que ça ne ressemblait à aucun autre réveillon que j'ai vécu !! Ce fut un moment inoubliable, d'autant plus que pour l'occasion, Dave, notre ami Australien, nous a concocté un poisson ENORME, qu'il a grillé sur un feu sur la plage à la tombée de la nuit. Nous avons tous participé à la préparation de la bête, ce qui a pris quelques heures, et nous l'avons engloutie en quelques minutes. Un bon plat ça se discute pas! C'était un moment magique.

Le poisson avant...

pendant...

et après...:)

J'ai passé le reste du temps à Nusa à parcourir l'île en vélo; on y traverse des villages de pêcheurs et de récoltants d'algues, des vaches, des autels hindous à foison, une mangrove, des gens qui font "hellooooooooo where do you goooooooo ?!!!", des côtes raides comme jamais j'en avais vues avant (Julie pourra témoigner, on peut même pas les descendre en vélo de peur de tomber en avant), et encore et toujours, des paysages à couper le souffle...


Un village de récoltants d'algues sur le chemin menant à la mangrove

Les algues sèchent sur la plage avant d'être vendues

La mangrove de Nusa, un véritable havre de paix dans lequel je me suis baladée en pirogue


Parking de pirogue :)

Petit panneau insolite, qui rappelle la fragilité de l'archipel

Les enfants se prêtent avec enthousiasme au jeu des photos. On peut voir qu'ils ont de l'entrainement ;)


Voilà pour ces quelques lignes à propos de Nusa Lembongan... J'ai adoré cet endroit, bien sûr car on y est constamment comme dans un décor de carte postale, mais aussi parce que cette île garde une authenticité qui nous permet d'aller à la rencontre des habitants et d'oberver leur quotidien et un peu de leur culture, comme ce mariage Balinais qui a eu lieu sur l'île et lors duquel le couple d'heureux mariés a bien voulu se prêter au jeu des photos...:)

Un mariage à la Balinaise...La classe internationale!


Après ces 3 jours dans une véritable bulle de paix et de sérénité, il a bien fallu redescendre sur terre, revenir sur Bali ici en l'occurence (certes, il y à pire comme retour à la réalité!). Nous avons donc repris le bateau de l'Enfer, l'estomac vide, par sécurité, mais le voyage retour fut bien plus paisible (= personne n'a vomit lol). A notre retour sur Sanur, Julie et moi nous sommes séparées, elle de retour sur Kuta, et moi vers une destination que j'attendais depuis longtemps, Ubud, dans le centre de Bali. Sac sur le dos (10 kilos en plein sur les coups de soleil, hmm), j'ai sauté dans un bus en direction de cette ville dont j'avais lu de très positives chroniques sur le net.

Dans le genre "soleil qui tue et plage à tomber par terre", Nusa c'était déjà le top. Mais en ce qui concerne "Culture Balinaise à son apogée dans un petit cocon de paix", Ubud, c'est THE place to be! A Ubud, chaque ruelle recelle de temples hindouistes, de petites boutiques d'artisanat, de salons de massage, de restaurants délicieux, bref, tout est là pour qu'on aie envie de poser ses bagages. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait, car ce qui devait être une étape de 2 jours s'est transformée en flânerie de près de 5 jours, tant j'ai accroché avec cette petite ville et ses habitants.

A mon arrivée sur place, je me suis dégotée une petite guesthouse très sympathique, une chambre chez l'habitant, avec vue sur le jardin intérieur et sa grosse statue de Ganesh :


L'ambiance dans la guesthouse a beaucoup compté dans le bon déroulement de mon séjour à Ubud. J'y ai fais la connaissance de Damien, architecte Australien venu à Ubud se ressourcer et faire une cure de Yoga et de méditation, de Nick et de Dany, un couple Anglais vivant à Hong-Kong, dont leur cure à eux se composait plus de Bintang et de Champis, et de Oleg, un extraterrestre d'origine Russe coincé quelque part dans un monde parallèle onirique dont lui seul a le secret.

Tout ce petit monde collait très bien au décor; Ubud est une ville qui attire une quantité de gens en quête de spiritualité, ou tout simplement de repos. On y trouve une grosse communauté d'expat' composée essentiellement de vieux Hippies New Age recyclés dans le business du "healthy living": cours de Yoga, bar/café bio, librairies new age, spas, restaus, etc. Tout ce petit monde évoluant sans interférence avec la population locale, qui vit essentiellement du tourisme. Il faut dire qu'Ubud a de sacrés atouts, la ville en elle-même et les alentours sont un vrai paradis. Rizières, rivière, jungle, temples, animaux sauvages...Ubud et les environs concentre tout ce qui rend l'île de Bali si particulière et si fascinante.

L'un des nombreux temples Hindou d'Ubud

Les masques traditionnels Indonésiens

Un jardin comme il y en a des centaines à Ubud

La rue Kajeng...

...Et voilà ce qu'on y trouve au bout!

A Ubud, si tu trouves pas de guesthouse, c'est que t'es vraiment con :)

Au détour d'une balade dans les ruelles d'Ubud...

L'hindouisme Balinais semble impliquer beaucoup de frou-frou de toutes les couleurs, ce qui n'est pas déplaisant!

Végétation hallucinante dans la Monkey Forest

La Monkey Forest, comme son nom l'indique, et une "mini jungle" au coeur d'Ubud où les singes sont en liberté. Ils ont l'air mimi comme ça mais faut s'en méfier quand même!


Ubud est donc une destination très prisée pour ceux qui désirent découvrir Bali sous son aspect le plus culturel. Aussi, de nombreux spectacles de danse traditionnelle Indonésienne et Balinaise sont organisés. J'ai assisté à un spectacle de danse "Legong", qui consiste en des danses costumées accompagnées par un orchestre de "Gamelan" (instruments traditionnels Indonésiens). La gestuelle et le jeu des regards si particuliers au Legong font de cette danse une danse véritablement hypnotisante. Le spectacle, qui a eu lieu en plein air dans un temple Hindou éclairée de dizaines de bougies était tout simplement magique...





Le temps de réaliser qu'on se trouve dans un endroit exceptionnel, et il est déjà l'heure de repartir... Retour à Bandung, où les pluies torrentielles ont pris le pas sur le soleil brûlant Balinais auquel je commencais à m'habituer malgré tout...! Eh oui, la saison des pluie version full force a commencé depuis une semaine sur Java, et il y en à maintenant pour un bon 3 mois..! Disons que c'est l'un des nombreux charmes de l'Indonésie! Le Sarong et le bikini sont au placard, place à la cape de pluie et aux tongs en plastique... L'aventure continue.