mardi 29 septembre 2009

La problématique du vide

Il me semble que je déploie, ces derniers jours, de véritables trésors d'ingéniosité afin de remettre à plus tard la préparation des mes valises. Elles sont là, par terre, la gueule grande ouverte, me narguant de leur ventre béant désespérant de vide, et il me semble parfois les entendre geindre et me supplier de passer à l'action ...

Bien souvent, je passe dans la pièce où elles sont entreposées et je les regarde, mes valises vides. J'arrive, le temps de quelques secondes, à me persuader que par un miracle quelconque, elles vont se faire toutes seules. Après tout, dans un monde où de nombreux phénomènes restent inexpliqués (Roswell, les agroglyphes, la construction des Pyramides, les cours d'acquisition du langage de Mme Benazzo, etc...:) , est-ce vraiment si naïf de ma part d'attendre un tel miracle?

Dans la vraie vie (celle des gens adultes et responsables), on appelle cette attitude "la procrastination". Et vu que je suis en pleine crise aigue de procrastination, je viens de passer une bonne demi-heure à googler ce mot barbare pour découvrir que la procrastination relève d'un comportement passif agressif et s'explique notamment par la peur de l'échec, par un désir d'affirmer son indépendance, voire même par la recherche de sensations fortes.

Sur ce, je m'en retourne à mes valises et vais leur demander ce qu'elles en pensent.

lundi 28 septembre 2009

Tiroir des préjugés

Tiens! Je profite de ne pas être encore en Indonésie pour faire le point sur mes préjugés quant à l'archipel et à ses habitants... A confronter d'ici quelques semaines, quand je serai dans le vif du sujet! Je vais faire exprès de grossir les traits, car à près tout, c'est de ça qu'il s'agit quand on aborde les clichés, non?! Merci de ne pas m'en tenir rigueur et de ne pas me jeter des pierre (ou de m'effacer de votre liste d'amis facebook...oh non alors ça, je ne m'en remettrais jamais).
Je ne fais que jouer le jeu!

- L'indonésie grouille de monde.
- Jakarta = portes de l'enfer (surpopulation, pollution, hyperconsumérisme, bruit).
- Entre Tsunami et Tremblements de terre, l'Indonésie est un pays où l'on serait bien inspiré de rendre obligatoire le port du casque et de la bouée de sauvetage quotidien et en toutes circonstances.
- Les Indonésiens sont comme des Laotiens, en plus musulmans et plus occidentalisés.
- C'est pas en Indonésie qu'ils portent tous des chemises à fleurs et des colliers pétales?
- L'indonésie, c'est Bali et Jakarta.
- Il fait toujours beau, c'est une plage géante et tout le monde s'aime.
- Je m'attends à la version Indonésienne du "Inch'allah boukrah" Syrien et du "Bo Pen Yang" Laotien, autrement dit la 2-de-tension-attitude propre aux pays chauds insensibles au stress occidental.

Et vous, par quoi complèteriez-vous cette liste...?

Quelques éléments de politique linguistique Indonésienne...

A quelques jours du départ, j'essaie d'avoir une vision plus précise de la place qu'occupe le français en Indonésie. A priori, rien ne prédispose les Indonésiens à vouer une passion pour la langue française: il n'y a pas de réel lien historique entre l'archipel et la France , contrairement aux nombreux pays francophones liés à la France par le passé colonial (L'Indonésie a été colonisée par les Néerlandais).

C'est un peu l'inconnu car jusqu'à présent je suis intervenue dans des pays où la francophonie avait une réelle traduction dans la vie quotidienne : le Laos, où le français est parlé par la plupart des laotiens de la génération du mandat français et où la langue française est encore utilisée dans les documents officiels (je ne veux pas trop m'avancer mais il me semble qu'au Laos, il s'agit d'un phénomène de diglossie, où la langue française serait la "langue haute"); la Syrie, où là aussi il y eut mandat français et où le français est deuxième langue obligatoire depuis 2003; la République Tchèque, où là le français bénéficie d'un certain prestige lié à la culture (on parlerait alors là de "francophilie"). Autant dire que ma position d'enseignante avait, là bas, une traduction pratique quasi-immédiate. Qu'en sera-t-il en Indonésie?

Question à laquelle j'essaie de répondre moi-même en faisant des recherches sur Internet, même si bien sûr j'en saurai bien plus une fois sur place. Mais bon, mes quelques lectures m'ont permis de rassembler quelques infos assez intéressantes sur la gestion des langues en Indonésie, dont voici les grandes lignes :

- Il existe officiellement 583 langues et dialectes en Indonésie. En réalité, il y en aurait plus de 700. Autant dire qu'à chaud là comme ça, ça m'évoque un foutoir linguistique assez monstrueux.

- La langue officielle est le Bahasa Indonesia, langue devenue officiellement la langue principale en 1945 (le foutoir linguistique s'organise). Ce qui veut en gros dire que la langue officielle en Indonésie est une langue seconde pour une grande partie des Indonésiens.

- Aussi, près de 90% des Indonésiens sont bilingues (bahasa indonesia - langue locale), bien que cela soit destiné à ne plus être à l'avenir, au vu de l'intention du gouvernement de Jakarta d'imposer l'usage unique du Bahasa Indonesia à long terme.

- La langue étrangère obligatoire est l'anglais, avec une petite pincée d'allemand dans le secondaire (mais qu'est ce qu'ils viennent foutre là bas les allemands :)

- Last but not least, j'ai trouvé une info assez intéressante sur la perception des langues étrangères en Indonésie : "L'enseignement des langues étrangères n'est pas très prisé en Indonésie. Cet enseignement est souvent perçu par les autorités comme véhiculant 'l'influence négative des cultures étrangères' ".

Ces quelques éléments dressent une première idée des réalités linguistiques propres à l'Indonésie; j'essaie de prendre tout ceci avec un certain recul cependant, car toutes ces infos restent empiriques, et je m'attends à en apprendre bien sûr beaucoup plus quand je serai sur place.

DANS 3 JOURS HAHAHAHA (rire hystérique)