jeudi 18 mars 2010

Fin mars, un mot d'ordre : FRANCOPHONIE!

La fin mars est, pour tous les acteurs du FLE, une période particulièrement riche en évènements ; c’est la semaine de la francophonie, lors de laquelle les institutions d’enseignement du français langue étrangère du monde entier organisent divers évènements afin de promouvoir la langue française.

En plus de la semaine de la francophonie, le Ministère de la Culture et de la Communication propose quant à lui un autre type d’évènement, « la semaine de la langue française », qui consiste à mettre en avant chaque année 10 mots de la langue française, via des concours de poésie, des pièces de théâtre, des ateliers d’écriture créative, etc.

Ces deux évènements permettent d’une part de promouvoir la francophonie auprès d’un plus large public, mais aussi de mettre en place des projets de travail sortant de l’ordinaire avec les étudiants des écoles et des départements de français.

Pour ma part, c’est un incontournable ! Et en ce qui nous concerne ici, à Bandung, nous avons en ce moment de beaux projets en route.

Tout d’abord, le « concours de la francophonie » organisé par le SCAC de l’Ambassade de France en Indonésie. Ce concours, proposé à tous les départements de français des Universités Indonésiennes, propose aux étudiants le souhaitant de créer un projet décrivant d’une manière originale leur ville et/ ou quartier, sur le modèle de « cités du monde » de TV5. 10 étudiants sont ensuite sélectionnés pour la finale qui aura lieu le mercredi 24 mars à Jakarta.

A l’UPI, j’ai fait la promotion du concours auprès de mes élèves en organisant des réunions de travail régulières : explication des consignes, état des lieux de l’avancement des projets, questions/réponses, récolte des projets, etc. Exercice pas toujours évident, car les consignes me semblaient parfois un peu opaques et assez difficile à comprendre pour des étudiants de niveaux débutant. J’ai récolté 8 projets, ce qui m’a semblé peu vu l’enjeu (le gagnant du concours gagne un voyage d’un mois en France, ce dont 99,9% de mes étudiants rêvent)…A ce jour je ne comprends toujours pas ce petit « flop », mais d’un autre côté j’étais tout de même assez contente car il m’a tout de même fallu faire une sélection parmi ces 8 projets pour n’en retenir que 5 pour l’Ambassade. Nous avons appris la semaine dernière que mon étudiante de sixième semestre Gabriela avait été sélectionnée, nous partons donc mardi prochain direction Jakarta pour l’épreuve orale qui déterminera les 3 gagnants du voyage.

Concernant le concours "dis moi dix mots" pour la semaine de la langue française, c'est cette fois avec le CCF de Bandung que nous avons mis en place un concours. L'équipe de direction et l'équipe pédagogique s'est réunie, réunion à laquelle Julie (la stagiaire MAE de la fac de lettres) et moi-même avons été conviés. Les expériences des années précédentes ont montré que les concours ne semblaient pas beaucoup mobiliser le public du CCF. Problème de communication, manque de relai dans les classes, manque de motivation... Difficile de savoir vraiment ce qu'il en est. Toujours est-il que cette année, nous étions bien décidés à faire mieux, en communiquant davantage et en proposant un concours motivant. Lors de la réunion, je me suis souvenue d'une fiche de Franc-Parler que j'avais lue à propos de la création de romans photos en classe, et cela m'a semblé être une bonne idée pour le concours : créer un roman photo dont l'histoire inclura les 10 mots retenus cette année par le Ministère. Banco! L'idée a été retenue.

Julie et moi avons, chacune de notre côté, fait la promotion du concours dans nos classes afin de pousser un maximum d'étudiants à participer. Julie en a d'ailleurs profité pour utiliser le sujet du concours comme devoir noté pour l'examen de mi-semestre (où "comment forcer le libre choix des étudiants à participer à un concours" hihi il faut bien parfois être un peu plus malin si on veut obtenir ce qu'on veut!!!), et j'ai, pour ma part, décidé de travailler le roman photo en classe dans une logique de projet actionnel.

Pour cela, je me suis aidée de la fiche pratique de "Franc-Parler" , fiche dont je me suis inspirée pour le déroulement et que j'ai adapté à mes étudiants. J'ai travaillé sur ce projet avec mes étudiants de 6ème semestre (3ème année) sur 4 séances, en les prenant exceptionnellement en grand groupe (environ 45/50 étudiants, je les ai habituellement en demi-groupe une semaine sur deux). La première séance a été une séance de familiarisation avec le roman photo (historique, concept, construction, scénarios, vocabulaire spécifique, présentation d'exemples, etc.) et d'explicitation de l'originalité du concours, autrement dit l'explicitation des 10 mots: mentor, escagasser, remue-méninges, variante, mobile, crescendo, galère, cheval de Troie, zapper et baladeur! Autrement, pas une mince affaire! J'ai ensuite travaillé le synopsis lors de la deuxième séance, et ai fait établir à mes étudiants un premier jet de l'histoire de leur roman photo. J'ai alors constitué des groupes de 5, me permettant au final de récolter 10 romans photos. Nous avons ensuite crée les scénarios lors de la troisième séance et finalisé les projets.




Afin de respecter l'esprit du concours, je n'ai pas immédiatement effectué de correction sur le contenu linguistique, mais uniquement orienté les étudiants dans la construction de leurs scénarios et dans la conception des romans-photos. J'ai, au final, récolté 10 romans-photos surprenants, qui pour la plupart m'ont assez impressionnés par la créativité dont ils ont fait preuve malgré les maladresses grammaticales! Malheureusement, la consigne impliquant les 10 mots de la LF à inclure dans les romans photos n'a pas toujours été respectée, cela a semblé être trop difficile pour nombre de mes étudiants.

Bref au final un groupe de mes étudiants a été pré-sélectionné, avec un roman photo très amusant que je vous présente ici!








mercredi 3 mars 2010

Java I love you !

Le week-end dernier a été l'occasion d'une escapade à Pangandaran, petite ville balnéaire située dans le sud de Java, à environ 5, 6 heures de route de Bandung.


A Bandung & Jakarta, Pangandaran est une station balnéaire très populaire auprès des Indonésiens. Loin du tourisme effréné et des resorts hystériquement luxueux de Bali, c'est une petite ville de bord de mer sans prétention mais tout à fait charmante. Les indonésiens de Java y vont pour le week-end ou pour les vacances, en famille le plus souvent.

Ces 6 heures de route qui séparent Bandung de Pangandaran sont loin d'être ennuyeuses; on y croise les plus beaux paysages de Java (oui enfin, c'est ce que je dis moi, c'est pas comme si j'avais parcouru la totalité de l'île!), notamment les fameuses rizières en terrasse, d'une couleur verte quasi fluorescente inimitable, en cette saison des pluies.



Cette route magnifique est la route qui passe par Garut, une petite ville que l'on avait déjà visité il y à quelques mois. Cette fois, nous l'avons repris mais nous nous sommes arrêtés dans un village appelé "Kampung Naga", connu pour être un village abritant une communauté vivant traditionnellement à la manière de leurs ancêtres.





Petite visite bien agréable sous un soleil de plomb! A ce moment, vers 11h, 11h30, il doit déjà faire entre 30 et 35 degrés.

Nous reprenons la route vers Pangandaran, et y arrivons en début d'après midi. Je loge là bas dans un "losmen" (logement qui tient d'un sympathique mélange entre chambre chez l'habitant et auberge de jeunesse) tenu par une française vivant là bas depuis plus de 20 ans. La mer est toute proche, très jolie, malgré une plage pas toujours très propre. En effet, les rivières et cours d'eau en Indonésie sont pour la plupart de vraies poubelles à ciel ouvert, et la mer, au gré des courants, en récupère une grande partie... Dommage! Mais ça n'enlève rien au charme de la plage.



Attention cependant; la mer à Pangandaran peut s'avérer dangereuse, et l'on y dénombre de nombreuses noyades chaque année. Les vagues sont puissantes et une grande vigilance est nécessaire. De plus, Pangandaran a subit un terrible Tsunami en 2006, qui avait fait alors plusieurs centaines de victimes. On y retrouve encore des traces (maisons abandonnées, de nombreux panneaux d'évacuation d'urgence, etc.), que l'on comprend mieux quand on voit l'ampleur des dégâts sur des photos prises à l'époque.

Il n'y a pas que la plage et les cocotiers à Pangandaran! On peut aussi y visiter le "green canyon", le parc national et ses nombreuses grottes, et profiter des bateaux de pêcheurs pour se balader sur l'eau transparente... Sans compter les nombreux autres points d'intérêts que nous n'avons pas eu le temps de visiter.


Pangandaran est avant tout un village de pêcheur.

Balade en bateau sur l'eau clair...Magnifique!

Les cahuttes sur pilotis pour la pêche à la crevette.

L'une des quelques grottes que l'on peut visiter dans le parc national. Nous avons même vus dans l'une d'elle une flopée de porcs-épics! Trop fort ces bestiaux :)

Et enfin, pour compléter le rêve, une petite photo du magnifique coucher de soleil auquel nous avons eu droit le samedi soir...