vendredi 30 octobre 2009

Interlude

Y'a pas, c'est plus classe que les GI Joe

Vendeur de "mie" (nouilles instantanées) près du stade

Choc des cultures, même entre les moyens de transport!

Un artisan sculpteur de poupées traditionnelles

Un spectacle sur lequel je suis tombée par hasard au détour d'une balade

...Où j'ai pu me régaler les yeux et les oreilles avec des représentations de danse traditionnelle



Le Gedung Sate, dans le cœur de Bandung

jeudi 29 octobre 2009

Les FLE de l'amour

Je discutais avec un copain il y à quelques jours, et nous en sommes arrivés à discuter hobby. Il me demande alors si j'aime jouer aux cartes. Non. Les cartes m'indiffèrent, je n'ai aucune espèce d'intérêt pour cette activité. Les échecs? Me demande-t-il alors. Non. Pas la patience. Pas même la patience de passer le cap des explications des règles. Alors de là à y jouer...Les dames? Idem. La linedance? Pffrt. La salsa? Pas moyen de me faire danser avec quelqu'un.

- "t'aimes rien en fait"?

- "Ben en fait non, je suis très chiante comme fille"

Bien sur, la conversation était bon enfant, et ma réponse bien entendu ironique (j'ai passé le cap de l'auto flagellation depuis l'adolescence déjà), mais cette brève conversation m'a fait réfléchir et je me dois de me rendre à l'évidence : non, je n'ai pas de passion.

J'en ai des milliers.

Je donne toute mon énergie à une multitude de choses, et j'ai expérimenté un nombre incalculable d'activités sans pour autant pouvoir m'impliquer entièrement dans une en particulier. Aucune de ces passions furtives (en vrac : La guitare, le piano, la musique assistée par ordinateur, la création de sites Internet, le cabaret, le roller, la langue des signes, la photo, le féminisme, la politique, l'humanitaire, la peinture, le secourisme, la régie lumière, le sport, et j'en passe) n'a pu échapper à ma tendance bulldozer à me lasser des choses.

Je suis curieuse de tout, et ma passion dans la vie est simple: ma passion, c'est la vie. Tout ce qu'on y voit, tout ce qu'on y goûte, tout ce qu'on en apprend, tout ce qu'on y partage.

Et j'ai de la chance, dans mon malheur; j'ai trouvé le FLE.

Et ces jours-ci, je bénis d'autant plus d'avoir croisé le FLE sur ma route que je suis en situation de challenge quotidien avec certaines de mes classes, notamment avec les cours de sociolinguistique et de "{([*^civi*^])}" (j'ai une haine pour ce mot, il faut absolument que j'en trouve un autre - toute suggestion sera étudiée avec grand intérêt), cours qui demandent non pas uniquement une préparation, mais une véritable autoformation accélérée et constante, et rien ne peux me faire plus plaisir. Ainsi, je me suis plongée ces derniers jours dans la sociolinguistique, domaine que je ne connaissais que très peu, et qui me ravit à mesure que j'en étudie les complexités. Le plaisir est double, car en plus de me satisfaire d'un point de vue personnel, je ressens un grand plaisir à transmettre ce que j'apprends à mes étudiants, et je suis persuadée que la passion que l'on met dans quelquechose peut influer sur la motivation et la réussite des étudiants (la passion seule ne peut suffire, il faut ajouter une bonne dose de didactique et de pédagogie pour s'en sortir, faut pas rêver!!!*)

Bref, pour en revenir à la sociolinguistique, je m'éclate à (re)passer en revue les grandes notions, en essayant d'approfondir au maximum en croisant les sources et les supports (sans accès à la littérature récente du domaine mais j'ai tout de même la chance d'avoir accès à pas mal d'ouvrages à bandung, notamment via la fac et le CCF), et avec l'aide d'une informatrice inespérée en la personne de ma propre professeur de sociolinguistique de M1 qui accepte de me "sponsoriser sociolinguistiquement" via emails. Et je dois dire que ce n'est pas de trop, car la sociolinguistique est un domaine complexe, dans lequel on a vite fait de se paumer! Diglossie, dialectes, bilinguisme...La délimitation de ces notions seules demande une véritable rigueur pour faire face aux nombreuses questions - toutes plus pertinentes les unes que les autres d'ailleurs - de mes étudiants avides d'en savoir plus et avides d'exemples concrets.

J'ai le même sentiment de plaisir à m'autoformer dans la préparation de mes cours de didactique. Bon, là, c'est un peu honteux de dire que je m'y autoforme, car c'est l'objet de ma formation en master, mais bon, il y à tout de même un bond entre être étudiant en didactique et enseigner la didactique. Punaise, ça c'est pas rien!! La préparation, je la peaufine, et je peux vous dire que je répète à voix haute devant ma glace les veilles de cours!! Mais quel bonheur en tout cas, de pouvoir parler d'un domaine qui me passionne autant depuis que j'ai commencé le FLE. Je pourrais en parler des heures, si seulement j'étais assez intelligente pour durer ce temps là haha. Enseigner la didactique en tout cas, en voilà un beau challenge; c'est très stimulant, mais c'est aussi une constante leçon d'humilité. Chaque jour je me demande qui je suis pour prétendre enseigner à des professeurs la didactique? J'ai toujours ce sentiment d'illégitimité que je n'arrive à ettouffer qu'en préparant les cours les plus soignés et les plus rigoureux.

Enfin, les cours de civi qui me demandent aussi une bonne dose d'autoformation, sur des thèmes aussi variés que passionnants dont j'avais déjà parlés dans un billet précédent.

BREF TOUT CA POUR DIRE que, malgré tout, le FLE c'est une sacré passion en soi, et que j'ai vraiment trouvé chaussette à mon pied en tombant dedans, car je crois qu'avec cette profession, j'ai de quoi combler ma curiosité pour le monde pour un bon nombre de vies :)


*Clin d'oeil gros comme une maison aux aspirants professeurs de FLE ayant le projet fou de voyager par delà le monde sans passer par la case Master FLE :)

lundi 26 octobre 2009

Visibilité réduite

Je reprends le fil du blog concernant mon travail à l’UPI, travail qui, après ces 3 premières semaines, se définit peu à peu mais me laisse tout de même sur quelques interrogations.

Depuis mon arrivée, j’ai cette sensation exaspérante de faire cours avec des œillères ; en effet, quand on m’a confié les classes de S1 et S2, on a « omis » de me les livrer avec la notice, c'est-à-dire, avec les objectifs de l’université, le déroulement ainsi que la progression souhaitée. Si je m’en tiens à l’intitulé des cours que je donne, je donne cours de « perfectionnement linguistique » et « communication orale ».

Autant dire que ce n’est pas très éclairant :)

Enfin, au moins, pour la communication orale, les deux mots m’évoquent quelque chose, et je ne pense pas me tromper en pariant sur le fait que le but recherché est de développer les aptitudes langagières que sont la production orale (PO) et la compréhension orale (CO). Mais quand j’entends « perfectionnement linguistique », là, je suis un peu déconcertée. Perfectionnement…Ok…synonyme : amélioration, progrès, avancement… Ah oui, là c’est plus clair. Améliorer les apprenants. Ok, c’est mon job, je crois que je sais faire. Mais il subsiste tout de même un petit problème ; je n’ai aucune idée des acquis des mes apprenants, je ne sais pas d’où ils viennent (leur biographie d’apprentissage, si je puis dire !), où ils en sont dans les cours de français qu'ils suivent en parallèle, ce qu’ils visent, ce que l’institution attend d’eux…Bref, j’ai bien du mal à avancer car je ne maitrise pas l’environnement dans sa globalité et ai bien du mal à trouver les informations qui pourraient m’éclairer.

D’où l’image des œillères, qui témoigne bien de ce que je peux parfois ressentir quand je prépare mes cours.

Ce manque d’éclairage sur mes missions de la part de l’institution me fait m’interroger sur la vision que l’on a de moi – je parle de ma fonction à l’université, pas de moi personnellement – et je soupçonne que derrière ce que je vois parfois comme un manque de rigueur dans les attentes pédagogiques de la part des départements qui m’accueillent, se cache l’effet gadget caractérisant le locuteur natif (le « native speaker » à propos duquel j’ironisais dans un billet précédent). Cet effet « label certifié 100% natif », qui semble se suffire à lui-même (qui, dans sa scolarité n’a pas eu d’assistant/lecteur/autre personne non-identifiée en langue étrangère qui ne savait pas lui-même ce qu’il faisait en cours à part parler dans sa langue maternelle! Perso, j’en ai eu jusqu’en Master 1 !) , mais qui personnellement, ne me suffit pas.

Il me semble que cette situation est assez redondante chez les stagiaires, stagiaires que l’on « lâche » parfois dans la jungle d’une institution étrangère sans carte (le fonctionnement de l’institution) et sans boussole (les objectifs). Cependant, loin de moi l’idée de noircir le tableau d’un séjour et d’un stage qui se passe jusqu’à présent très, très bien. J’ai pris pour parti de profiter de ce manque d’orientation pour concevoir moi-même le curriculum et les contenus de mes cours, et m’offrir ainsi la liberté de proposer aux étudiants des contenus en adéquation avec leurs besoins. Je réalise aujourd’hui que cette liberté a un prix, celui du temps incroyable que je passe à la conception de chacun de mes cours, mais le plaisir est là : pour moi, qui complète ainsi ma formation (mais a-t-on un jour fini de se former quand on est enseignant ??) et, je l’espère, pour mes étudiants, qui profitent de cours pour lesquels ils ont participé au choix des contenus et qui répondent à leurs besoins (du moins je l'espère!). Ainsi, je peux me faire plaisir en faisant cours d’histoire de la didactique avec mes S2 un jour, et faire une séance d’information et d’échanges sur la francophonie le lendemain.

C’est un peu moins évident avec les S1, qui sont d’un niveau de langue moindre et sont plus en attente sur le plan linguistique ; c’est avec eux que les œillères sont les plus handicapantes, car faire cours de PO/CO avec des étudiants dont on n’a pas encore bien identifié le niveau, sans autre indication, ni matériel ni…rien…C’est pas évident !! Je ne m’inquiète pas trop cependant, j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur mes quelques expériences précédentes, notamment en Syrie ou j’avais une classe avec laquelle je n’avais pour objectif que de faire de la PO et pour qui j’avais créé pas mal de matériel que je peux réutiliser ici, en l’adaptant.

Une fois de plus, il ne s’agit pas de remarques négatives ici ; juste des constatations qui vont de pair avec la découverte d’une nouvelle institution, de son fonctionnement propre, éloigné de nos standards habituels, et donc des énigmes qui l’accompagnent. Comme le dit MJB dans l’article pour une ingénierie de la rencontre, « L’enseignant de langues, (nous renonçons au terme de « natif » à résonance idéologique ambiguë) est non seulement passeur (Todorov T., 2002) entre deux cultures, mais membre sur le plan professionnel d’un cadre institutionnel, or l’on sait que les contextes éducatifs sont des construits sociaux forts, presque des « condensés nationaux » qui ont été inculqués aux membres de la communauté éducative, à savoir au premier chef, les publics auxquels a à faire l’enseignant puis ses collègues. ». C’est donc en étant consciente que ces questions qui émergent en moi sont dues à la confrontation avec un autre système et à mon entrée dans une nouvelle vie professionnelle que j’avance, certes, dans un relatif brouillard, mais non sans plaisir et sérénité.

lundi 19 octobre 2009

Balade dans les alentours

Bandung by night. Photo assez représentative de la ville : une circulation dense et des "mall" (centres commerciaux) en veux-tu en-voilà!


Dans le "angkot" (le moyen de transport local, un minivan qui dépose les gens où ils veulent pour quelques roupies) qui me ramène à la maison. Fait rarissime, nous sommes alors moins de 18 dedans. J'y passe une bonne partie de mes journées!


Quelques restes de l'architecture coloniale hollandaise...


Il y à une rue à Bandung qui est assez incroyable : la rue des magasins de fringues un peu "rebelles", constituée de boutiques toutes plus extravagantes les unes que les autres.
Démonstration:

La boutique des jeans à Rambo!

La boutique des jeans à Tarzan!

Thématique océane un peu plus sobre pour cette boutique...


Quelques personnages...Une guérisseuse, qui vous concocte une potion (dont les éléments constitutifs resterons un mystère) selon vos besoins...



...Et la maréchaussée...




vendredi 16 octobre 2009

Mon premier tremblement de terre

Ma première fois. Comme c'est émouvant. C'est assez cocasse, car j'ai ressenti mon premier tremblement de terre alors même que j'écrivais dans ce blog le billet précédent. Je me tenais alors sur ma chaise face à mon bureau lorsqu'il y à eu deux secousses. "Secousses", c'est un grand mot, c'était plutôt les ondes lointaines (l'épicentre a été signalé vers Aceh, sur la côte ouest de Java) mais ça n'en est pas moins impressionnant. A vrai dire, à la première onde, j'ai cru qu'un pied de ma chaise s'était cassé. je me suis levée, j'ai vérifié ma chaise, le sol, rien. Quelques secondes plus tard, rebelotte. Là j'ai compris que ce n'étais pas la chaise, et j'ai un peu flippé. Je me suis levée, j'ai regardé par la fenêtre, à l'affut d'un signe quelconque qui m'indiquerait éventuellement que j'allais me prendre le toit sur la tête dans les secondes à venir, mais rien. C'est Séverine, ma coloc, qui en rentrant nous a demandé joyeusement si on avait senti le tremblement de terre. Gloups. Confirmation, c'en était bien un!

L'indonésie, ce pays sonore

Je m'apprêtais à divaguer sur la didactique dans ce billet quand je me suis amusée de la petite musique du livreur de bouffe à moto qui vient de passer sous ma fenêtre. Du coup, j'ai envie de parler de sons. Ces sons étrangers, si différents "des nôtres", qui ont une grande part dans la découverte de la culture de l'Autre, au même titre que ce que l'on peut observer autour de soi.

La musique d'accompagnement des restaurants ambulants; de nombreux restau' ("Warung") déambulent dans les quartiers et signalent leur présence de différentes façons, toutes plus "auditivement originales" les unes que les autres. Ce peut être la petite musique cheesy de type marchand de glace, le tapotement d'une baguette sur un tronc de bois creux, ou tout simplement le type du Warung qui gueule à tue-tête.

Les moteurs de moto; j'aime particulièrement ce qui pour d'autre pourrait être une nuisance, pour la simple raison que j'identifie ce son à l'Asie, mon Asie. Il est pour moi l'un des sons les plus typiques de l'Asie du Sud Est, et je me rappelle de ce flashback impressionnant que j'ai eu à mon arrivée à Jakarta en entendant les moteurs, vrombissements assourdissants qui m'ont alors ramenés brusquement au Laos. C'est fou à quel point un moteur de moto pétaradant peut avoir une charge émotionnelle :)

Les animaux. Pays tropical oblige, l'Indonésie pululle de petits animaux en tout genre et d'insectes tous plus excentriques les uns que les autres. La nuit est une enveloppe sonore particulièrement impressionnante. A noter le "pouet" du gecko, qui est toujours aussi rigolo (on l'entend moins qu'au Laos, malheureusement).

Le son de l'Adhan, la voix du muezzin. Je ne peux m'empêcher bien sûr de penser à la Syrie quand je l'entend, bien que l'Adhan (appel à la prière) que l'on entend ici soit bien différent. Ici, le muezzin prend son temps, il varie, il improvise même un peu. Comme cette nuit où il m'a réveillé lors de l'appel de 4h00, et ou au lieu du quart d'heure habituel, le muezzin est parti en freestyle total pendant plus d'une heure et quart. Ainsi, l'appel à la prière semble dépendre pour une grande part de l'artiste au micro. On s'éloigne de la rigueur Syrienne, et il me semble que les libertés que prennent les muezzins en Indonésie correspondent à cette modération qui caractérise l'islam de l'archipel.

"Ledeng Ledeng Ledeng!!!" "Kalapa Kalapa Kalapa!!!" "Dago Dago Dago!!!" : criés à une vitesse invraisemblable, il semblerait que les chauffeurs d'Angkot (le moyen de transport local) prennent un malin plaisir à jouer avec les syllabes rigolotes qui composent les noms des quartiers principaux de Bandung. Essayez, vous verrez!


dimanche 11 octobre 2009

Trève de bla-bla

Quelques photos de la ville de Bandung...


Et des environs...

vendredi 9 octobre 2009

De l'art de se faire raccompagner par un inconnu tous les soirs.

J'ai emménagé il y à peu dans une maison, je l'appelle "la maison des buleh", ou encore "la cage dorée", car il s'agit d'une villa méga-luxe située dans les beaux quartiers, où les stagiaires et autres VI français ont l'habitude de loger lors de leur séjour en Indonésie.

Ceux qui me connaissent un peu comprendront que ce n'est pas exactement mon concept; mais tout ceci n'est que temporaire. Je m'attelle avec pugnacité à me trouver un bouge parmi la populace où je pourrais établir mes quartiers pour les mois à venir.

Bref, tout ceci n'est pas le propos.

Le fait d'être installée nouvellement dans cette cag..maison a fait émerger un phénomène assez intéressant; depuis que j'y suis, je me suis faite raccompagnée tous les soirs par un inconnu. Non non, je n'ai pas laissé tomber le FLE pour me lancer dans une acticité parallèle sulfureuse, c'est juste que dès que je quitte cette maison, je n'arrive pas à la retrouver. C'est quand même un peu con, non, de ne pas être foutue de retrouver sa maison?!?

Heureusement pour moi, je peux toujours compter sur les habitants, qui chaque fois qu'ils se confrontent à mon air idiot quand ils me baragouinent la direction à prendre en Indonésien, finissent par m'envoyer quelqu'un pour me raccompagner en moto. Ce soir, c'était particulièrement sympa : encombrée de la carte de la ville dans une main et de mes deux sachets de courses dans l'autre, les personnes à qui j'avais vainement demandé ma direction ont du avoir tellement pitié (mon air mi contrit, mi-penaud y contribue beaucoup, je l'ai affiné au fil de mes voyages) qu'ils m'ont envoyé le fiston me rattraper en moto et me raccompagner à la porte.

Sympa, non?

jeudi 8 octobre 2009

Premiers pas de la Native Speaker à l'Université Pendidikan

J'ai fait mes premiers pas à l'université ces derniers jours, et ai pu me faire une petite idée de ce que l'université Pendidikan attendais de la "native speaker" (c'est ainsi que j'apparais sur les emplois du temps...c'est pas un peu réducteur ça?!). Je n'ai pas encore rencontré toutes mes classes, mais voici ce que ça donne, jusqu'à présent.

L'université Pendidikan étant une faculté de pédagogie, j'enseigne à de futurs professeurs de français. Mais ce n'est pas uniquement le cas, car mes interventions en tant qu'enseignante française (oui, enfin, la native speaker quoi) sont surtout focalisées sur le programme des "S2", ou "S-dua", c'est à dire les étudiants de maîtrise FLE en formation continue.

Mes "S-dua" se divisent en deux groupes, les "S2 - 1er semestre", qui seraient l'équivalent de nos master 1 FLE en France, et les "S2 - 3ème semestre", qui eux, seraient plutôt l'équivalent de nos Master 2. Je vais également être chargée de classes de "S1", qui seraient là, plutôt l'équivalent de nos licences.

Jusqu'à présent, je n'ai rencontré que les S2 (les "grands", j'ai envie de dire, je suis presque tentée de les appeler les darons, vu qu'ils sont pour la plupart bien plus âgés que moi :) ). Les S2 sont des professeurs de français fonctionnaires, qui ont travaillés ces dernières années dans des universités ou des écoles et qui bénéficient d'une bourse leur permettant de compléter leur formation de Master FLE à l'université Pendidikan. Une fois leur formation complétée, ils retourneront tous à leurs postes respectifs, dans les quatres coins de l'archipel Indonésien.

Je les ai rencontrés en début de semaine, et ai donc effectué la traditionnelle séance de prise de contact-présentation-définition des besoins, et suis ravie car j'entre-aperçois plein de possibilités avec ces deux classes. Si l'on prend l'emploi du temps que l'on m'a confié, il est écrit sur papier que je suis chargée du cours de "perfectionnement linguistique", ce qui, d'après moi, est une expression valise. Surtout que sincèrement, le niveau de mes étudiants à l'oral et d'une qualité exceptionnelle (on flirte avec le C1), et bien que je n'ai pas encore testé l'écrit, il ne me restera, je pense, que peu de choses à approfondir au niveau linguistique pur, sauf si l'on prend le mot "perfectionnement" à la lettre et que l'on vise, effectivement, la perfection ! :)

Etant étudiants en Master FLE, mes questions quant à leurs besoins ont fait émerger chez la plupart d'entre eux le souhait de traiter de didactique, ce qui n'est pas pour me déplaire, bien que le challenge soit réel. En effet, ils ont beaucoup de questions concernant les techniques d'enseignement, les TICE, le FOS, et quelques interrogations sur la linguistique aussi, bref, des choses sur lesquelles je suis moi-même en cours d'apprentissage. Cependant, j'ai réellement l'envie de relever le défi et de profiter de ces cours pour que nous confrontions nos expériences et notre formation en FLE. Je leur ai proposé de leur faire un état des lieux des recherches françaises en didactique en leur proposant des articles fondateurs de nos grands didacticiens adorés (devinez de qui je vais parler!) et ils semblaient très enthousiastes.

Idéalement, je vois ça comme une grande opportunité d'échanger autour du FLE; un domaine qui nous passionne, mes étudiants comme moi-même, et autour duquel nous pourrons réflechir et travailler sur un pied d'égalité. J'ai presque l'impression d'être "gagnante" dans tout ça. Très égoistement, c'est pour moi une occasion en or de faire le point sur ma formation et d'approfondir mes connaisances. Bien que cela augure quelques nuits blanches à me pencher, ou me repencher, sur la littérature du FLE et ses fondamentaux!!

J'ai également ressenti un grand désir parmi mes étudiants de S2 de traiter de thèmes de société plus en profondeur; ainsi, des étudiants m'ont demandé de traiter du féminisme en France (j'ai littéralement exulté à l'entente de cette proposition) et de la question de la religion. J'ai dis Banco, à la condition que chacun de ces "exposés" se suivent d'un exposé sur le même thème, mais cette fois par les étudiants eux-même, du point de vue de l'Indonésie. Là également, que puis-je demander de plus? S'ils jouent le jeu (et moi d'ailleurs, par la même occasion), nous serons alors là dans l'interculturel, dans l'effet miroir que j'apprécie tant dans cette profession.

L'autre groupe de S2, les 1er semestre, est un tout petit groupe de 4 étudiants, qui eux aussi sont en formation continue. Tous ont travaillés en tant qu'enseignant après la licence, et sont donc cette année en mise en disponibilité pour leur formation continue. Seulement, il s'agit là des 1er semestre, c'est à dire qu'ils effectuent leur première année de master. Pour ce groupe, en plus d'un cours de perfectionnement linguistique qui est du même acabit que le cours du même nom que je donne à l'autre groupe, je suis également chargée du cours de "sociologie du langage" en binôme avec un professeur Indonésien. Youpi! Gogo gadget au Louis-Jean Calvet, Labov and Co!! A moi la diglossie, les variations du langage, le bilinguisme, les communauté linguistiques!

Quant aux S1, je ne les aient pas encore rencontrés. Ce sera pour lundi! D'après Sylvain, le précédent stagiaire, se sont des petits monstres addict à Facebook et extrêmement intrusifs quant à la vie personnelle du Native Speaker.

Ca promet :)

dimanche 4 octobre 2009

Panier à impressions

Trois jours après mon arrivée en Indonésie, je ne me sens pas encore dans un état intellectuel suffisamment satisfaisant pour rédiger un billet digne de ce nom. Vous allez donc avoir droit à un "panier à impressions", brut de pomme, qui néanmoins vous donnera un petit aperçu des 3 jours de cinglés que je viens de passer.

Le vol : en deux temps. Paris > Abu Dhabi, environ 6 heures, escale à Abu Dhabi de 4 heures, lors de laquelle j'ai pu voir ma pote espagnole Alba, rencontrée à Amsterdam et qui vis maintenant à Dubai (la petitesse du monde...). Suivi de Abu Dhabi > Jakarta, pour là un vol de 7 bonnes heures bien laborieuses, longues heures lors desquelles j'ai pu goûter aux joies des turbulences et des fourmis dans les jambes.

On passe le temps comme on peut dans un aéroport...

Pas de soucis particuliers à l'arrivée à Jakarta, malgré le tremblement de terre qui a eu lieu sur l'île de Sumatra il y à quelques jours et qui pouvait présager d'un bordel monstre dans l'aéroport de la capitale. Mais non, le gros des équipes de secours internationales est arrivé le lendemain apparemment.

Jakarta : ouh. Enorme ville. C'est un gros ventre qui mange les gens. N'ai pas osé m'éloigner du cocon de l'Ambassade (càd une auberge louée pour notre arrivée par le SCAC, toute calme et toute mimi, idéale pour décompresser et se remettre quelques neurones en place).


Samedi : journée briefing de l'Ambassade pour détailler nos missions et pour nous informer sur l'Indonésie. Très intéressant, m'a donné une bonne vue d'ensemble sur le pays et le français en Indo. Les infos glanées se recoupent plus ou moins avec les recherches que j'avais effectuées et dont j'ai rendu compte dans un billet précédent. Quelques petites variations et quelques nouveautés cependant, que je noterai plus tard.

Les stagiaires au boulot!

Dimanche matin : train Jakarta > Bandung. Super trajet de 3 heures de train, qui aurait été parfait si Julie (ma camarade stagiaire MAE) et moi n'avions pas eu à subir le harcèlement moral d'un Indonésien très oralement prolixe et très excité à l'idée de "discuter" avec les deux Bulehs (buleh = étranger). Ai noté dans mon carnet son numéro (obligée) suivi de "1er boulet d'une longue liste à venir". Ai noté aussi "we have the same Hobby!", mais ça restera une private joke entre Julie et moi ça ;)

La bouffe, les infrastructures, les gens, les odeurs, le bruit : le LAOS! C'est presque pareil sauf que c'est très différent (oui bon j'élaborerai plus tard sur cette phrase cryptique). Des palmiers! Des rizières! Des maisons sur pilotis! Des Gekos! Youpi!

Suis maintenant logée dans un hotel 4 étoiles méga luxe pour 3 jours, d'où j'écris cette brève missive et d'où je profite des milliers de petits soins que l'on me prodigue. Le 8 octobre, je serai SDF, je vais donc passer les prochains jours à courir après les piaules, et probablement à me paumer un bon millier de fois (me suis perdue dans le campus tout à l'heure :/).